Peau moite, emprisonnée dans un pull, moite aussi. Les joues qui brulent, les lèvres sèches. La joue qui attache au sol quand j’essaie péniblement de me redresser. Chaleur dans la pièce – normal, chauffage à fond. J’ai du oublier de le diminuer pour la nuit. Ou plutôt la matinée de sommeil. Douze, deux points, zéro, zéro. La pâteuse et l’estomac en poussière. Tête blonde dans mon lit. Mon lit loin de moi. Moi couché par terre.
Midi, merde. Seulement deux heures avant de devoir aller bosser.
Deux heures, c’est vraiment pas assez pour se réveiller.
Je glisse sur le sol en quête d’un oreiller, coussin, morceau de tissus assez épais pour adoucir ma nuque et me rendormir.
Merde. Pas possible. Tête blonde dans mon lit.
Mon bâillement se transforme en grognement, mon grognement en hoquet, mon hoquet en toux. Faudrait arrêter de fumer, ou de boire, ou de m’époumoner quand ma voix est de toute façon couverte par la musique trop forte. J’essaierai d’y penser la prochaine fois. Mes tympans battent, ma tête tourne quand j’essaie péniblement de m’asseoir. J’ai fait un bruit de ouf, je pense. Je me cogne la tête au pied du lit, je cherche désespérément la bouteille d’eau jusqu’à me rappeler que ce truc où on se prépare bouteille d’eau pour le lendemain matin, j’ai jamais réussi à le tenir. Mitigé entre l’envie de me désinfecter la bouche à l’alcool pur et l’incapacité à bouger, un long son de souffrance sort de ma gorge, et on pourrait peut-être m’entendre formuler un ’j’ai mal à la gueule’ si je ne prononçais pas que les voyelles de mes mots.